Des terres froides

Des terres froides Cocker Spaniel Anglais

Cocker Spaniel Anglais

LE ROITELET


 Pendant plus de vingt ans, j'ai parcouru la France et l'Europe avec mes chiens, gagnant les plus hautes récompenses en Field Trial , dont cinq ans de suite la coupe de France avec des cockers de mon affixe.

Et puis....le roitelet a pris la présidence du spaniel club, puis de la SCC

Le championnat de gibier tiré 2010 ne comporte plus qu'un seul conducteur en cocker


Un article paru dans la revue CYNOMAG il y a quelques années résume ce que sont devenu les field trials sous la présidence de celui qui n'a pas hésité, en pleine assemblée générale du spaniel club, qu'il présidait, à annoncer qu'on l'appelait "le roitelet".

Des juges, dont Jean Parillaud, ou Jean Claude Rudelle ont eu le courage et l'éthique de refuser cet arbitraire, la plupart ont fait avec.

 



LE ROITELET ET LES LAPINS




Il était une fois dans le royaume de France un roitelet passionné de chasse et de chiens. Bien qu’issu d’un processus démocratique, le roitelet bénéficiait d’une pénurie chronique de postulants à son poste, soigneusement entretenue par des cooptations judicieusement choisies. Malgré ses protestations publiques de ne pas servir de fusible, le roitelet servait d’alibi à certain membre de son conseil, qui abusait à son profit des avantages de sa charge, et le manipulait à sa guise. Les faits étaient suffisamment graves pour que le Roi de France, informé par des administrés excédés, commence à froncer les sourcils, mais le roitelet laissait pourrir l’affaire, comme à son habitude, convaincu que les oubliettes du ministre des relations extérieures, pourtant bien pleines, pourraient absorber un dossier de plus. Et puis, le roitelet était bien placé à la cour du roi de France…Pour se changer les idées, le roitelet s’amusait au cours des tournois de chasse qu’il organisait. Il avait bien un conseil de la chasse, mais à force d’en avoir éliminé tous les indésirables capables de s’opposer à lui, par un jeu savant de dissolutions reconstitutions, il avait les mains libres. Grand maître de la nomination des arbitres, il avait été fort contrarié quand le propre conseil de la chasse du roi de France avait autorisé les postulants à passer l’épreuve initiatique à leur demande, et non pas au bon vouloir du roitelet. Heureusement il lui restait la main mise sur le choix des postulants à l’arbitrage, fort utile pour manœuvrer ses administrés, en leur faisant miroiter ce titre envié. Et puis l’initiation durait quand même quelques années, pendant lesquels il pouvait compter sur une coopération obligée des candidats, pour se divertir à sa guise, avec les lapins par exemple. Animal fort utile car discret, le préféré des prestidigitateurs . Ainsi, quand il arbitrait, le roitelet pouvait le voir apparaître miraculeusement, à point nommé, oublié par le chien d’un piqueux tombé en disgrâce, qui se retrouvait ainsi disqualifié, ou bien refuser de le prendre en compte quand il n’avait pas envie de voir le chien ( et son manant de maitre ) à la remise des honneurs. Il pouvait aussi l’annoncer sous le nez du chien de cet autre piqueux, bien en cour, lui permettant ainsi de décrocher la timbale. Le roitelet pouvait même à l’occasion déposer son costume d’arbitre pour celui de chasseur accompagnant, et se faire un malin plaisir de mettre des coups de pieds dans toutes les touffes pour faire partir les lapins. Le tournoi était un sport ingrat, où les derniers à chasser n’étaient jamais sûrs de pouvoir rencontrer des animaux pour pouvoir se classer. Le roitelet le savait bien quand il s’amusait, la veille de la coupe du roi de France, sous l’œil des courtisans du moment, à répartir les concurrents selon son bon vouloir, en baptisant la scène tirage au sort.Ne pouvant être partout sur le terrain, le roitelet s’était aussi attribué le privilège de convier les arbitres de tous les tournois que son royaume organisait, et la fréquence de leur apparitions était assez significative de leur position en cour, car les favoris du roitelet, qu’ils soient arbitres, piqueux ou simples manants, changeaient souvent au royaume.Ayant le droit de vie ou de mort sur les tournois de chasse, le roitelet faisait en sorte que les manants organisateurs aient à lui adresser moult suppliques pour pouvoir organiser, en bénéficiant de passe droits qu’il était le seul à pouvoir distribuer, car il cultivait aussi l’art de bidouiller les règlements. Ainsi un soir de pleine lune, il avait décidé que les chiens ne porteraient plus de clochettes. L’édit avait provoqué de telles échauffourées que dans certains banquets, des arbitres avaient manqué en venir aux mains. Même le grand conciliateur du roitelet s’était fâché tout rouge, et avait pris la plume pour dénoncer la lâcheté d’un tel arbitraire.Connaissant les distances au royaume de France, et les sacrifices consentis par les piqueux et les manants pour pouvoir découpler, on comprend que les chasses du roitelet, même s’il y invitait ses voisins des autres royaumes, commençaient à manquer de postulants. Mais le roitelet, grand maitre des juges et des parties, n’en avait que nenni, car il était toujours bien placé aux élections.Voici l’histoire d’un roitelet de la fin d’un millénaire, mais vous aurez compris que toute ressemblance avec un personnage existant serait une pure coîncidence.

ROBIN DES FIELDS