Des terres froides

Des terres froides Welsh Springer Spaniel

Welsh Springer Spaniel

LE WELSH SPRINGER A LA CHASSE


LE WELSH SPRINGER





CH.CS. Int.B. Elite. : GILLIE DES TERRES FROIDES


 


LE WELSH, L'AUTRE SPRINGER...



L'English Springer Spaniel, ou Springer Anglais est le chien de chasse le plus utilisé en Grande-Bretagne, son pays d'origine,où il totalise quelques 12000 naissances annuelles, tous types confondus.(Il existe une telle différence entre les chiens de chasse et les chiens d'exposition que l'on peut quasiment parler de deux races différentes).



Son cousin germain, le WELSH SPRINGER ou SPRINGER GALLOIS a échappé à ce phénomène classique en Grande-Bretagne d'hyper-spécialisation des lignées, car les qualités intrinséques de la race sur le terrain correspondent mal à celles retenues pour le Field-Trial Anglais, où les critères les plus importants sont la vitesse et la maniabilité. Le nombre de naissances de Welsh Springer en Angleterre est environ 600 chiots, et beaucoup d'éleveurs travaillent dans l'optique du bon et du beau. Dans d'autres pays où les critères de sélection sont diffèrents, où l'on privilègie le nez et l'initiative, les Welsh sont très utilisés. En 1990, l'exposition mondiale de BRNO en Tchécoslovaquie comptait 11 mâles Welsh Springers en classe travail, pour ... 02 English !!



En France, il y a plus de 1000 naissances d'English Springers, pour seulement une quarantaine de Gallois. La production des Springers est largement alimentaire.Grace à une demande croissante des chasseurs, elle se fait malheureusement en l'absence de sélection, due à une atonie chronique des responsables. Les éleveurs de WELSH sont beaucoup plus motivés, et le niveau moyen des chiens Français est trés élevé aussi bien en beauté (sur les six dernières années, les Welsh d'élevage français ont gagné cinq fois le titre de vainqueur de la Mondiale), qu'en travail, où les spéciales en Field-Trial permettent de mesurer les progrès réalisés. Dix sept Welsh ont couru en Field en 1995 et la dernière spéciale courue en septembre, rassemblait neuf engagés. Huit chiens ont étè classés sur les deux jours : trois au CACT ou à la RESERVE, quatre à l'EXCELLENCE et une au TB. Michel DUMAND, qui n'avait pas jugé de Welsh depuis sept ans a reconnu en donnant les résultats, qu'il avait "vibré" en jugeant ce concours.On ne peut parler de l'élevage Français du WELSH, sans citer ceux qui ont donné une âme à l'élevage de ces variétés rares de Spaniels : Louis-René VEIGNAT, et la famille GOUGON, Roger et sa fille Dominique qui s'est beaucoup battue pendant le temps trop court où elle a eu en charge nos races au comité du Club, en particulier pour la réouverture du Livre des Origines.




 

















 
CH.CS. MAWREDD

 
CH.CS. MANOUILLE Des Terres Froides



 



Il chasse avec son cerveau



Je cite souvent une phrase de Roger GOUGON, qui différencie ainsi le Welsh de l'English sur le terrain " le Springer Anglais chasse avec ses pattes, le Welsh avec son nez et son cerveau". Il est évident, quand on a suivi des Field-Trials en Angleterre, que le 1er a pris le pas sur le second, dans le pays d'origine, où les parcours se déroulant sur des terrains excessivement riches en gibier, on a souvent l'impression de suivre un concours d'Agility dans des broussailles. Dans ces conditions, les qualités de nez, d'intelligence du gibier sont totalement occultées en regard de l'allure et du dressage. J'ai aussi suivi là-bas un concours réservé aux Welshs, où les chiens avaient du mal à se livrer dans la distance de quête réglementaire (5 à 10 métres), se laissant souvent emporter par leur nez. J'aurai toujours en mémoire ce chien qui avait inventé une bécasse à quinze métres, jetant un coup d'oeil à son maitre pour l'inviter à suivre, comme le font beaucoup de Welshs. Etant en concours, son conducteur a tenté de le bloquer, par peur de dépasser la distance imposée. Le chien a suivi son idée, a été éliminé, avec en prime une pointe d'humour du juge à mon attention : "Ici nous ne sommes pas en France ". Cette anecdote résume parfaitement l'esprit Welsh, et je ne peux que souhaiter que nos juges en France résistent à la mode du chien téléguidé, tel que le conçoivent les Anglais, même si leur souche de travail peuvent nous amener des qualités non-négligeables.



Un animal sur mesure



De tous les Spaniel , le Welsh est celui qui se rapproche certainement le plus du chien d'arrêt. Il posséde un excellent nez, il adapte sa quête en fonction de celui-ci, et lorsqu 'on chasse avec un Welsh qui a un minimum de métier, on a vraiment l'impression que son trajet est réfléchi. C'est en général un chien plus tardif, que son cousin Anglais, mais les qualités qui le distingue demandent aussi plus d'expérience. Beaucoup de Welsh, ont le sens de la place, ce sixiéme sens qu'ont certains pour découvrir le gibier, et beaucoup ont aussi la particularité de contourner le fourré pour renvoyer le gibier sur leur maitre. On a reproché aux Welsh d'aller moins volontairement au fourré. C'est un peu la rançon de leur finesse de nez. Ils ont fait d'indéniables progrès et sont bons lapiniers, d'autant que la plupart ménent à voix.



Je les utilise souvent aux bois pour chasser le liévre,où leurs qualités de nez font la différence. Comme leurs cousins Springers, ils vous feront passer d'excellents moments aux faisans et à la bécasse, donnant des indications beaucoup plus marquées, qui en faciliteront le tir. Excellents nageurs, trés endurants aux marais, ils ont aussi un marking impressionnant pour retrouver le gibier blessé, à l'eau comme à terre. La plupart posséde un trés bon rapport naturel d'autant plus facile à développer que ces chiens adorent faire plaisr. Le Welsh est un chien de famille sur mesure. Trés pacifique avec les autres chiens, comme avec les enfants, il n'a aucune tendance à l'agressivité. Il a un poil d'une qualité exceptionnelle, que l'ont peut qualifier "d'auto-nettoyant" sur lequel rien n'accroche. Trés robuste, il vieillit bien, il a peu tendance à l'embonpoint.



Les Welsh sont des chiens sensibles, qui vivent en osmose avec leur maitre.Ils ont besoin d'assimiler jeune leur environnement, et de s'aguérir par de multiples expériences pour être des adultes bien dans leur peau. Ce ne sont pas des chiens à oublier dans un chenil jusqu'au jour de l'ouverture, ni à élever en collectivité importante, sous peine de déboires caractériels. Combien de chasseurs m'ont dit de leur Welsh qu'ils étaient le chien de leur vie.



La race a besoin d'amateurs passionnés pour se développer, mais ne vous trompez pas d'adresse : demandez le permis de chasse de l'éleveur et ses résultats en travail.



Article du Chasseur Français 1996



Rédigé par Brigitte BOLZE